La L3 d’histoire
Tu arrives à la fin de la prépa, et tu ne peux plus repousser le choix davantage : tu dois te spécialiser. Tu te demandes si c’est l’histoire qui est faite pour toi ? Tu es au bon endroit.
La spé Histoire des arts (AL/LSH)
Un élève de l’ENS t’explique tout ce que tu dois savoir sur cette spé.
L’ISMAPP
Après avoir passé deux en prépa littéraire, elle présente l’école qu’elle a intégré sur concours : l’ISMAPP, ou Institut Supérieur du Management Politique et Public.
L’EHESS
Emma, en master 1 d’études politiques à l’EHESS après trois ans de prépa littéraire au lycée Fénelon, te présente l’EHESS et les spécificités de cette école entièrement tournée vers la recherche.
Comment accéder à la L3 d’histoire ?
La réponse va être simple. Si tu as fait deux ans de prépa littéraire, avec des notes correctes, tu auras normalement accès à une L3 d’histoire. Le plus simple reste d’avoir été inscrit en équivalence d’histoire, et de suivre une L3 dans la fac dans laquelle tu as une équivalence, mais même si tu es inscrit dans une autre équivalence, ça devrait aller.
Pour ma part, j’ai fait deux ans de prépa A/L en spécialité théâtre, et j’ai décidé de bifurquer en histoire pour ma L3, tout en prenant des cours de théâtre à l’ENS. Inscrite en équivalence à Sorbonne Université (Paris IV), d’abord en philo puis en histoire, c’est tout naturellement vers cette fac que je me suis dirigée pour ma L3.
Qu’est-ce qu’une L3 d’histoire ?
La L3 d’histoire est une année de bac+3 donnant accès au diplôme de licence. Elle se déroule dans une faculté et permet de poursuivre ses études en master.
La L3 d’histoire se compose d’enseignements d’histoire, l’UE1, (une matière par période : antique, médiévale, moderne et contemporaine) et d’options. A Paris IV, nous avions trois options obligatoires en plus de ces cours d’histoire : une UE de sciences et techniques annexes (STA) pour développer des compétences de recherches en histoire (ex : paléographie médiévale, commentaires d’archives policières…), une UE professionnalisante (droit, langue vivante, préparation d’un projet professionnel, communication…) et enfin une UE dite « optionnelle », mais pas facultative, qui peut être une langue antique rare (araméen, ougaritique…), du latin ou du grec, ou encore un cours d’histoire supplémentaire.
Chaque cours d’histoire, c’est-à-dire de l’UE1, se compose d’un CM (1h pour ce qui est de l’histoire à Paris IV) et d’un TD (2h). En L3, on a donc une vingtaine d’heures de cours par semaine (c’est légèrement variable selon les universités et les options choisies). Je peux te donner l’exemple de mes matières au deuxième semestre de ma L3 d’histoire :
- Les religions du Proche-Orient dans l’Antiquité (3h) ;
- Histoire byzantine (3h) ;
- Histoire sociale et culturelle de Paris de 1660 à 1789 (3h) ;
- Pouvoirs, cultures, sociétés en France de 1946 à 1967 (3h) ;
- Crime, police, justice en France au XXe siècle, c’est-à-dire ma STA, dans laquelle on apprend notamment à utiliser des archives (1h30) ;
- Allemand (2h) ;
- Etude de l’Enéide, dans l’UFR de latin (2h).
NB : Si tu suis un double-diplôme, tu peux obtenir des dispenses d’assiduité aux TD. Etant à l’ENS, je n’allais pas aux TD de moderne et de contemporaine, ce qui faisait que je n’avais qu’une heure dans ces matières et que je n’étais évaluée qu’aux partiels et non en contrôle continu. Néanmoins, il est vivement conseillé de rattraper ces TD pour réussir les partiels et il n’est possible d’obtenir que deux dispenses d’assiduité, quel que soit le nombre d’heures de cours que tu suis dans ton autre cursus. Je ne peux pas garantir que ces règles sont les mêmes dans d’autres licences d’histoire.
NB2 : il est possible, dans certaines écoles, de faire valider des cours pour la fac. Par exemple, je suivais mon cours d’allemand à l’ENS et le faisais compter pour la Sorbonne.
La L3 est notée au travers de partiels (pour les quatre matières de l’UE1) et du contrôle continu (pour toutes les UE, dont l’UE1 pour ce qui est des TD). Il y a deux sessions de partiels chaque année. Les modalités du contrôle continu dépendent du chargé de cours, mais dans mon expérience on reçoit généralement deux notes : une de DS (généralement une introduction et un plan détaillé de commentaire ou de dissertation), et une d’exposé (oral ou écrit). On peut aussi être noté, par exemple, sur des commentaires d’archive, des DM, ou d’autres types de DS pour les options.
Quels sont les exercices principaux ?
Les exercices les plus répandus dans la licence 3 d’histoire sont la dissertation et le commentaire. Ils sont pratiqués dans la plupart des partiels, des DM et des DS, mais aussi dans la plupart des exposés.
Tu sais déjà faire une dissertation d’histoire, quelle qu’ait été ta spé en khâgne. Il va simplement falloir que tu apprennes à faire cet exercice en 4h au lieu de 6. C’est un coup à prendre : tu dois passer moins de temps au brouillon, et renoncer à tout réflexe encyclopédique afin de faire un développement plus court, et efficace.
Pour ce qui est du commentaire, tu es également déjà expérimenté si tu as fait une spé histoire. Mais pas d’inquiétude si ce n’est pas le cas : tu auras sans doute au moins un professeur qui t’expliquera la méthode du commentaire. Tu n’es pas la seule personne dans cette situation. Essaye de bien comprendre la méthode, éventuellement de faire une ou deux intros, quelques plans, pour t’entraîner, et tout ira bien avec un peu de temps et d’efforts.
Est-ce que c’est difficile ?
J’ai personnellement trouvé que la charge de travail de la L3 d’histoire était franchement moins importante que celles de l’hypokhâgne et de la khâgne. Il est possible de faire d’autres activités en parallèle de la L3.
En revanche, elle requiert un travail régulier (ou alors des gros rushs pour rattraper le temps perdu). L’histoire est une matière qui demande beaucoup d’apprentissage et/ou de lecture, une connaissance précise des enjeux de chaque époque, pas mal de mémoire et une méthode solide pour réussir les exercices. Les exposés peuvent rapidement être chronophages, et je dois avouer que j’ai bien stressé avant les partiels.
On a donc plus de temps libre qu’en prépa, mais la L3 demeure un cursus exigeant à ne pas prendre à la légère.
Je ne peux pas témoigner pour les autres facs, mais la Sorbonne est une université dans laquelle avoir de très bonnes notes n’est pas facile. On peut se tenir à un niveau moyen sans trop de difficultés après une prépa, je pense, du moment que l’on travaille un minimum, mais monter haut requiert du travail.
Pour se maintenir à un bon niveau, je préconiserais donc de fournir un travail régulier et sérieux et de ne pas trop faire les choses au dernier moment. En revanche, essaye de ne pas trop te mettre de pression : tes études ne sont pas finies, mais la prépa si, donc prends soin de toi et sois déjà heureux d’en être arrivé là 🙂
La spé Histoire des arts (AL/LSH)
Un élève de l’ENS t’explique tout ce que tu dois savoir sur cette spé.
L’ISMAPP
Après avoir passé deux en prépa littéraire, elle présente l’école qu’elle a intégré sur concours : l’ISMAPP, ou Institut Supérieur du Management Politique et Public.
Une L3 d’histoire, et après ?
En général, on poursuit la L3 d’histoire par un master, même si certains métiers sont directement accessibles après une licence et que l’on peut aussi faire une licence pro. On peut faire un master de recherche (c’est même obligatoire si tu es à l’ENS), et même un master recherche préparant à l’agrégation. Ces masters peuvent être suivis à la Sorbonne ou dans d’autres facs (EHESS, Paris-Cité, ou dans une autre ville bien sûr). Il est également possible de retenter l’ENS via le concours étudiant d’Ulm ou de Lyon en présentant un projet de master et en passant un écrit et un oral, ou encore de devenir mastérien d’histoire à Ulm ou à Lyon.
Au-delà des masters de recherche, on trouve plusieurs masters d’histoire professionnalisants : par exemple, tu peux faire un master qui te rendra expert dans les conflits armés, ce qui te donne accès à des postes de journaliste de défense, de conseiller ou encore d’analyste.
Tu peux également quitter le strict de champ de l’histoire en partant en histoire de l’art : certains masters, en effet, acceptent les titulaires d’une licence d’histoire, comme à Lyon II ou à Paris I. Tu peux également te diriger vers les métiers du patrimoine, par exemple avec ce master de l’université Bordeaux-Montaigne.
Beaucoup de masters de journalisme te sont ouverts : tu peux tenter le concours du CELSA (Paris), de l’ESJ (Lille), du CFJ (Paris), du CUEJ (Strasbourg), de l’EJT (Toulouse), de l’IJBA (Bordeaux), ou encore de Science Po (Paris) ou d’une IEP (plusieurs villes en France). Tu peux également te présenter au master de Dauphine (Paris). D’autres masters de journalisme un peu moins sélectifs existent également à Lyon II (prioritairement destiné aux élèves d’info-com, il peut également accueillir des candidats historiens), ou encore à La Réunion avec le master info-com. Renseigne-toi, beaucoup de masters de journalisme ou d’info-com existent et un certain nombre sont ouverts aux titulaires d’une licence d’histoire.
Tu peux aussi te diriger vers un master de sciences politiques ou d’administration publique. Il y a par exemple le master d’administration publique de Besançon, accessible après une validation d’acquis pour les licenciés d’histoire, ou le master de sciences politiques de Paris 8. Bien sûr, il y a aussi le concours de Science Po et des IEP.
Tu peux aussi faire un master en sciences sociales, par exemple avec ce master de l’Université de Limoges ou à l’EHESS.
Tu peux aussi te diriger vers des masters de communication dans des écoles ou des universités (comme celle de Lille), ainsi que vers des masters d’édition (master de Caen par exemple).
Certains concours de la fonction publique, enfin, peuvent être préparés.
Il y a encore d’autres possibilités que tu peux explorer. Pour les masters qui ne concernent pas strictement l’histoire, il peut être intéressant de faire des recherches au cas par cas : certains masters aux intitulés semblables, parfois au sein de la même université, peuvent accepter ou non des licenciés d’histoire. J’ai essayé d’en présenter un certain nombre, et seulement ceux qui te sont accessibles, mais cette sélection est très très loin d’être exhaustive. Une belle variété de parcours s’ouvre à toi !
Depuis cette année, ces masters sont rassemblés sur le site monmaster.gouv. Tu présentes presque toutes tes candidatures, en-dehors des concours, sur cette plateforme entre la mi-mars et la mi-avril. Je te conseille si possible de t’y préparer avant en ayant choisi les masters qui t’intéressent, un projet de recherche le cas échéant, et en ayant communiqué avec des professeurs des universités concernées.
La spé Histoire des arts (AL/LSH)