Les formes de l’emploi du temps

Faire un emploi du temps et le suivre m’ont énormément aidé en prépa, que ce soit pour travailler régulièrement et efficacement, ou pour prendre un peu de temps pour moi. Je te conseille donc vivement d’essayer pour savoir si ce mode de fonctionnement est fait pour toi !

L’emploi du temps : une solution universelle ?

Tout dépend de ton mode de fonctionnement. Je connais quelqu’un qui a passé son premier trimestre d’hypo à faire d’excellents emplois du temps qu’il n’a jamais tenus et une autre personne qui, ayant entendu cette malheureuse expérience, a décidé de ne jamais en faire pour mieux se rendre compte 15 jours avant les concours que ça l’aidait énormément. Bref, à toi de voir si faire un emploi du temps te convient. Ça tombe bien : les débuts de l’hypokhâgne sont aussi faits pour tenter des trucs, éventuellement se rater, pour avancer et être plus efficaces par la suite. Le temps ainsi « perdu » sera largement rattrapé par ta capacité acquise à travailler plus efficacement. Donc je te conseille d’essayer de t’en faire au début et de les suivre, pour voir si tu en es effectivement capable, si ça t’aide à t’organiser et si ça te permet de moins paniquer ; si ça te stresse ou que ça te fait perdre du temps, si cette régularité t’ennuie trop, alors c’est que ce n’est tout simplement pas fait pour toi. Une solution qui fonctionne pour quelqu’un ne fonctionne pas forcément pour toi, alors ne t’en veux pas si tu préfères l’improvisation. En revanche, encore une fois, tu ne peux pas savoir avant d’essayer, donc je te conseille de tenter.

Dans cet article, je me concentre sur les emplois du temps à l’échelle d’une année, ou d’un semestre. Je reviendrai dans un autre article sur les emplois du temps de révision, qui n’ont pas du tout les mêmes caractéristiques et qui peuvent aussi s’adresser à des personnes habituellement peu friandes des emplois du temps.

Les avantages et inconvénients de l’emploi du temps

L’emploi du temps permet de :

• Ne pas perdre de temps à se demander ce qu’on va faire ;
• Ne pas faire l’impasse sur des matières moins immédiatement stressantes et travailler de manière équilibrée ;
• Faire des entraînements réguliers, même quand les professeurs n’en donnent pas à faire ;
• Eviter l’apprentissage au dernier moment ;
• Se ménager de vrais moments de détente prévus, et donc moins culpabilisants.

Mais l’emploi du temps a aussi d’éventuels inconvénients :

• Faire stresser quand on ne le respecte pas, amener à trop calculer ;
• S’ennuyer d’avoir toujours les mêmes semaines ;
• Perdre du temps à le faire alors qu’on le respecte finalement peu…

A toi de voir ton ressenti. N’oublie pas qu’un emploi du temps n’est pas un absolu : si tu ne le suis pas à la lettre il peut tout de même être utile. Bref, tu peux :

• Avoir un emploi du temps suivi à la lettre qui permet de garder un vrai équilibre de travail ;
• Ne pas avoir d’emploi du temps et préférer l’improvisation ;
• Avoir un emploi du temps souple qui te donne des idées de choses à travailler pour ne pas te trouver perdu, mais que tu ne respectes que vaguement. Il permet dans ce cas seulement d’éviter les : « je fais quoi maintenant ? »

Mon expérience

En ce qui me concerne, dès l’hypo, j’ai tâché d’être régulière. Je bossais à heures fixes (sauf le weekend) en m’imposant 60h minimum par semaine. Je bossais aussi l’histoire à heure fixe (une heure environ 4 soirs par semaine + un peu le weekend), mais le reste fluctuait en fonction de mes priorités du moment. Bon, je pense que j’ai réussi à survivre et à garder le cap. Malgré tout, compter les heures comme ça est assez stressant et ça peut amener à des absurdités telles que : « il faut que je bosse 4 min de plus ce soir pour rattraper ma conversation de tout à l’heure ». Alors qu’on perd beaucoup d’énergie en étant moins psychorigide. 

La khâgne A/L correspond à un rythme très différent de celui l’hypokhâgne : tu as désormais un programme… et du hors-programme si tu passes Ulm. [1] Faire un emploi du temps m’a sauvée : ça m’a permis de ne pas me laisser bouffer par l’histoire et de tout voir méthodiquement sans trop paniquer. Ça m’a aussi permis de me mettre doucement au hors-programme, alors qu’il peut être tentant de ne réviser que les écrits. Je bossais un peu plus qu’en hypo même si j’avais davantage de transports (minimum 65h/semaine), et je faisais tout à heures fixes. Je ne dis pas que je me suis sortie de cette propension désagréable et un peu débile à compter les heures, mais c’était tout de même plus reposant de ne pas toujours réfléchir à ce que j’allais faire, et surtout ça m’a permis de travailler de manière très équilibrée.

[1] En B/L, il n’y a que du hors-programme donc ça diffère moins de l’hypokhâgne.

Un exemple d’emploi du temps

Voilà mon emploi du temps de l’année, que j’ai remanié certaines semaines pour gérer les imprévus type khôlles :

Tu auras sans doute déjà compris que les matières en couleur sont mes cours. Le reste, c’est mon travail sup. Le weekend, je n’ai pas d’heures fixes mais je suis censée faire tout ce qui est noté. En khâgne (puisque c’est mon emploi du temps de khâgne), je bossais normalement 65h au minimum. A tous ces éléments, il faut ajouter les flashcards de latin que je révisais dans le métro, à raison de 2h par semaine. Je compte également le travail que j’effectuais pour passer le CELSA.

Au-delà de ça, je pense qu’il va falloir que j’explicite quelques codes.

• Lat = latin ; Ang = anglais ; fr = français/littérature ; phil(o) = philosophie.
• Tout ce qui contient « fiches », « fi » ou « doss », signifie révisions en-dehors de l’apprentissage ou de la relecture des cours. Cela peut consister en la création de nouvelles fiches, en la lecture d’articles sur Internet, en la lecture de fiches de mes camarades.
• Tout ce qui contient « cours », c’est la reprise de mes cours, que ça soit pour les mettre en page, les relire ou les réciter (en histoire).
• « Exe » ou « exo », c’est le travail sur des sujets blancs, à l’oral ou à l’écrit. J’en faisais un par matière et par semaine, généralement une fois sur deux pour l’oral, et l’autre fois pour l’écrit. Je trouvais notamment mes sujets dans les manuels ou dans les rapports de jury.
• « P lat », c’est le petit latin : rien n’est mieux pour progresser dans cette matière. Je prends un bouquin bilingue, j’essaye de le traduire à la volée et sans dictionnaire, puis je m’aide de la traduction quand je bloque ou pour vérifier.
• « Voc », c’est bien sûr les révisions de vocabulaire et « gram » de grammaire. « Clé », c’est la révision de l’Atlande, qui existe chaque année dans plusieurs matières. En anglais, c’est le même chaque année car il n’y a pas de programme, mais il sort chaque année un nouveau « Clé » pour le français, la géo ou encore l’histoire.

Comment faire ton propre emploi du temps ?

Au début de la khâgne, j’ai réfléchi à combien d’heures par semaine je devais travailler chaque matière, et à comment je devais travailler chacune d’entre elles.

Par exemple, je me suis dit que je devais bien relire mon cours de théâtre (une heure de reprise pour deux heures de cours), progresser en dissertation et surtout en commentaire (un entraînement par semaine) et exploiter mes propres références (une heure par semaine). J’avais donc 4h à répartir par semaine.

Comme j’étais déjà à l’aise en anglais, j’ai pensé que je pouvais me permettre d’en faire un peu moins : 30 min de vocabulaire par semaine (qui ont souvent sautées je l’avoue), 1h de révisions de l’Atlande (qui se sont souvent muées en lecture de rapports de jury ou de manuels d’anglais), 1h d’exercice de commentaire et 15 min d’exercice de version. Je ne faisais donc que 2h15 à 2h45 d’anglais par semaine, pour 5h de cours. En revanche, si tu n’es pas très bon en anglais, je te conseille très fortement de passer du temps à lire des textes, à faire des exercices de grammaire et à apprendre du vocabulaire : c’est absolument nécessaire de bien connaître la langue pour réussir l’exercice et tu peux faire des progrès réguliers en langue.

Dernier exemple, le latin. Ici, mon rapport a évolué au cours de l’année. Globalement, c’est la matière, avec l’histoire, que j’ai le plus travaillée. Les deux premières semaines, je n’ai fait à peu près que du latin pour rattraper mon retard : c’est pour éviter de faire l’impasse sur les autres matières que j’ai fait mon emploi du temps. Dans mon premier emploi du temps, j’ai mis beaucoup de latin, et notamment de petit latin. Au fil de mes progrès, j’ai pu en faire moins. Mais c’était très important de beaucoup réviser le latin au début pour être rapidement à l’aise et je n’ai aucun regret d’en avoir fait de manière déséquilibrée au début ; en revanche, c’était important de ne pas faire comme ça trop longtemps. J’essayais de faire 1h30 de traduction par semaine, 1h de traduction-commentaire, 10 min de petit latin chaque soir, de la grammaire en parallèle de mon petit latin, 1h de révision du cours par semaine et 2h de vocabulaire dans le métro. J’en faisais donc, les bonnes semaines, à peu près 6h par semaine pour 4h de matière. Mais de fait j’en faisais un peu plus en début d’année (autour de 7h peut-être), et moins à la fin (5h sans doute). 

L’emploi du temps peut donc être évolutif en fonction de tes besoins du moment ! L’important est de tout de même toujours garder un équilibre.

Bref, voilà mes conseils si tu t’apprêtes à créer ton emploi du temps :

• Fais la liste de ce que tu dois faire dans chaque matière ;
• Essaye de voir quelles sont tes matières les plus urgentes ;
• Ne fais pas l’impasse sur une matière, mais ne te force pas à toutes les travailler autant ;
• Essaye de tout faire rentrer de manière réaliste, et supprime des choses à faire si c’est trop ;
• N’hésite pas à faire évoluer ton emploi du temps parfois ;
• N’oublie pas d’inclure le travail que tu dois fournir si tu présentes d’autres écoles ;
• Laisse toi du temps libre pour te reposer ;
• Laisse des plages de travail libre pour les imprévus.